De Gaulle et Pétain ...
Il sait, dès le 13 juin 1940, ce que va signifier le recours au maréchal Pétain. Or, il est l'un des très rares Français auxquels la personnalité du Maréchal n'en impose pas. Il a été le lieutenant du colonel Pétain, le capitaine du général de Verdun, le collaborateur et le protégé du maréchal de France. Il a appris de lui le métier de chef. Il a aimé le style, la distance, la grandeur de Pétain. Et puis, il a senti l'homme se scléroser; il l'a méprisé de "poignarder Lyautey dans le dos"; il l'a vu sombrer dans "la vieillesse, ce naufrage"; il a discerné la montée de "l'ambition sénile': Il s'est séparé de lui sur la politique militaire, sur l'armée de métier, sur l'arme blindée. Même sur le plan personnel, leurs relations ont pris de l'aigreur.
